Rénovations énergétiques des lycées : une mission prioritaire pour les régions

Aujourd’hui le constat est là : les établissements scolaires et notamment les lycées sont des bâtiments vieillissants qui ont reçu peu de rénovations. En moyenne, les structures ont été construites dans les années 1960 à 1970 et leurs équipements ont peu évolué. Cela pose désormais des problèmes tant sur l’impact écologique, que les budgets des établissements qui voient leurs factures augmenter.

État des lieux des lycées : les futurs projets de rénovations pour les régions

Les établissements publics du 2^nd degré se répartissent de la manière suivante :

• 48 950 écoles
• 6 950 collèges
• 3 750 lycées

Les écoles primaires font d’ores et déjà l’objet d’une mesure de rénovation, mais les lycées ne sont pas en reste.
Le vieillissement des installations est un véritable problème : système de chauffage, système électrique (lumières), isolation, normes PMR, etc.

Aujourd’hui, les établissements dédient une part de leur budget allant jusqu’à 55% en termes de dépenses électriques.
Au vu de l’inflation en 2022, certains établissements déplorent déjà des factures multipliées par deux. Cette note pourrait à nouveau s’alourdir au regard des récentes augmentations estimées en moyenne à 10%, par les fournisseurs en septembre 2023. Certaines régions annoncent déjà une facture multipliée par 3 entre 2020 et 2023 !

Les aides du gouvernement pour la rénovation énergétique des lycées

Un récent décret est venu fixer des objectifs aux établissements scolaires en termes de réduction de la consommation énergétique. Ainsi, les bâtiments tertiaires d’une surface supérieure à 1000m² seront dans l’obligation de réduire :

• -40% d’ici 2030
• -50% d’ici 2040
• -60% d’ici 2050

Pour ce faire, les régions vont devoir mettre la main à la poche ! De nombreux travaux seront nécessaires à la bonne rénovation énergétique des lycées.

Quelles solutions pour permettre aux établissements d’améliorer leurs performances énergétiques ?

Les régions seront dans l’obligation d’exploiter les surfaces inutilisées des bâtiments publics pour développement les énergies renouvelables. Une mesure qui fonctionne de pair avec le besoin urgent de rénovation des bâtiments scolaires !

La région Grand Est est déjà à pied d’œuvre avec l’opération « lycées verts ». Cette dernière est en cours puisqu’elle a commencé en juin 2022. 250 millions d’euros ont été débloqués dans le cadre de la rénovation énergétique des lycées.

Pour commencer, ces établissements peuvent se pencher sur l’isolation des façades et des fenêtres :

• Passage au double voire triple vitrage
• Installation de bardages pour réfléchir les rayons solaires, ombrager les fenêtres et façades
• Remplacer l’isolation en mettant en avant les matériaux biosourcés (panneaux en liège, chanvre, laine de bois, de coton, de mouton ou encore de la paille)

Le confort d’été désormais obligatoire dans les constructions et rénovations lourdes depuis la RE2020. De fait, les lycées pourront agir sur les toitures de leurs établissements :

• Toits végétalisés
• Peinture blanche

Les extérieurs sont également mis à contribution !
Le gouvernement souhaite de plus en plus désimperméabiliser les sols des établissements scolaires. Le bitume emmagasine la chaleur, chauffe la journée et la restitue la nuit. De plus, il empêche l’eau pluviale de s’infiltrer dans le sol pour rejoindre les nappes phréatiques.
Pour participer au confort thermique et à la renaturation des espaces, le modèle de « cours oasis » se répand. La végétation devrait faire un grand retour dans les cours des lycées et notamment les arbres à proximité des façades pour ombrager et rafraîchir les bâtiments.

Toutes ces mesures devraient améliorer le confort des élèves et du personnel de ces établissements !

Les énergies renouvelables à l’honneur pour toutes les futures rénovations

Désormais, parmi les solutions envisagées pour améliorer le chauffage et le refroidissement des lycées, sont exclues les anciennes méthodes :

• Est terminée l’époque où automatiquement, des climatiseurs étaient installés dans les établissements scolaires. Maintenant, la ventilation naturelle et les méthodes moins énergivores sont privilégiées dans les travaux de rénovation énergétique.

Des systèmes de chauffages plus naturels, fonctionnant aux énergies renouvelables, sont privilégiés tels que :

• La biomasse
  Les chaudières/poêles biomasse reposent essentiellement sur le fait de consommer des produits biodégradables. Ce sont souvent des déchets provenant :
  • De l’agriculture (lisier, fumier, boues d’épuration paille)
  • Ou de l’environnement forestier (sciure de bois transformés en pellets et granulés)
• La géothermie
  Grâce aux calories naturellement présentes dans le sol et puisées à l’aide de capteurs. Elles sont alors condensées pour créer de la chaleur qui ira se diffuser dans les radiateurs et dans l’eau chaude.
  De quoi renoncer aux énergies fossiles puisque ce système est non polluant et l’énergie renouvelable.
• Les panneaux photovoltaïques
  Enfin, pour réduire considérablement la facture d’électricité, les lycées pourront miser sur l’énergie solaire. L’installation de panneaux permettra aux établissements de produire, récupérer et consommer leur propre électricité.

Toutes ces solutions, bien que coûteuses à court terme, seront rentabilisées sur le long terme. Des travaux de rénovations énergétiques devraient arriver en masse ! Un passage nécessaire à la fois pour le bien-être des élèves que de la planète. Ainsi, la France devrait pouvoir nettement réduire ses émissions de CO2 et se diriger vers son objectif « Zéro carbone en 2050 ».