Rénovation de HLM : où en est-on ? Que reste-t-il à faire ?

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Depuis 2015, des lois sont publiées chaque année pour pousser et accompagner les bailleurs sociaux à rénover leur parc social.
Ce parc a une moyenne d’âge de 40 ans et une étiquette de DPE moyenne récemment remontée au rang D. Entre 2016 et 2020 plus de 380 000 logements ont vu leur étiquette augmenter.
Cependant il n’est pas toujours évident de comptabiliser toutes les rénovations du parc social effectuées par les bailleurs sociaux. Pourtant, la rénovation de HLM est un chantier conséquent et un axe majeur de la transition énergétique sur la commande publique.

L’importance des énergies renouvelables dans la rénovation de HLM

Premièrement, le 1er janvier 2022 et comme tous les 2 ans, les seuils européens de publicité des marchés publics ont été relevés. Ainsi, tous les marchés de travaux en dessous de 40 000€ ne font pas nécessairement l’objet d’une publication officielle.
Tous ces marchés publics ne sont pas tous comptabilisés dans les bilans annuels de la commande publique.

De plus, les opérations les plus coûteuses dans la rénovation énergétique sont souvent liées à la conversion des énergies fossiles, aux énergies renouvelables : installation de panneaux photovoltaïque, géothermie, éoliennes, énergie hydraulique, utilisation de matériaux biosourcés et/ou recyclés, etc.
Seuls 14% des travaux de rénovations énergétiques émis par les bailleurs sociaux font l’objet d’installation d’équipements à énergie renouvelable. En plus d’être coûteuses au moment de l’achat, les bailleurs craignent de ne pas pouvoir amortir ces investissements principalement dû au fait qu’ils ne peuvent pas répercuter ces derniers dans les loyers de leurs locataires.

Quant aux bailleurs, ils restent peu équipés en outils d’aide à la décision en matière d’impact carbone de l’énergie grise et des matériaux. Pourtant, les bénéfices de ces installations se voient sur le long terme à travers les factures de chauffage et le confort d’été.

Des difficultés à recenser tous les travaux énergétiques du parc social

Deuxièmement, les bailleurs sociaux ne disposent pas de logiciel de recensement dans lequel inscrire toutes les démarches effectuées sur leur parc immobilier. Un tel logiciel permettrait aux acheteurs publics d’évaluer les avancées des travaux réalisés dans le but d’atteindre les objectifs fixés par les diverses lois nationales publiées depuis 2015.

Rappel : les lois visant l’élimination des passoires thermique dans le parc social :

  • 2015 – loi sur la transition énergétique pour la croissance verte
    Objectif de 500 000 rénovations lourdes de logements par an, avec priorité au traitement de la précarité énergétique
  • 2018 – Loi de rénovation énergétique des bâtiments
    Objectif de rénovation de 100 000 logements sociaux par an, permettant la disparition des passoires énergétique
  • 2019 – Pacte d’investissement pour le logement social
    Engagement de 125 000 rénovations énergétique par an pour des gains énergétiques d’au moins une étiquette de DPE
  • 2020 – Plan de relance
    Financement de la réhabilitation lourde de 40 000 logements en deux ans + financement de réhabilitation de 10 000 logements grâce à la technique de l’Energisprong.
    À noter : en 2021, 3 000 logements étaient en cours de rénovation avec la technique Energiesprong. En 2022, l’organisme souhaitait doubler son nombre de chantiers en cours.
  • 2020 – Stratégie nationale bas carbone
    Éradication de la précarité énergétique (les passoires thermiques) d’ici le 1er janvier 2028, ainsi qu’une rénovation profonde du parc public.
  • 2021 – Loi climat et résilience
    Contraintes locatives pour des logements d’étiquettes énergétiques F et G

Malgré tous ces dispositifs donnant un objectif de logements à rénover chaque année, il n’existe pas de décompte officiel des rénovations effectuées.

Le DPE : indicateur majeur dans la rénovation de HLM

Troisièmement, les travaux énergétiques effectués par les bailleurs sociaux, en plus de ne pas être forcément référencés, ne bénéficient pas forcément d’un audit DPE en amont.
En cas de changement de chauffage par exemple, un audit n’est pas nécessaire. Or comme évoqué précédemment, faute d’outil de référencement de travaux énergétiques, nous nous appuyons sur les changements d’étiquettes DPE pour estimer le nombre de rénovations chaque année. De fait, il est probable que le nombre de logements sociaux ayant bénéficié de travaux soit supérieur aux estimations faites par le RPLS (Répertoire des Logements Sociaux).

Entre 2016 et 2020, on estime une fourchette entre 380 000 et 490 000, le nombre de logements qui ont vu leur étiquette DPE s’améliorer. Environ 69% des opérations commencées entre 2016 et 2020 comprenaient un volet thermique.

En 2021, plus de 5 000 marchés publics de rénovations ont été passés par les bailleurs sociaux pour 1.3 milliards d’euros. Avec l’application imminente de la loi climat et résilience, ces acteurs publics seront dans l’obligation de multiplier ces appels d’offres pour rénover les 19% de logements sociaux possédant encore à l’heure actuelle, une étiquette énergétique E, F et G.

Début 2022, l’USH (Union Social pour l’Habitat) indiquait qu’il restait près de 1.8 millions de HLM devant être réhabilités en urgence pour tenir les échéances de la loi Climat et Résilience. Les chantiers de rénovation devront être passés au maximum avant fin 2023 pour que toutes les passoires énergétiques aient disparu à l’horizon 2025.

Au bas mot, les organismes HLM devront réaliser un peu plus de 100 Mds € de travaux en quinze ans. Professionnels du bâtiment : bureaux d’études, architectes, entreprises de gros œuvre ou 2nd œuvre, positionnez-vous sur tous les futurs appels d’offres !

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