Comment se lancer sur les marchés publics du génie écologique ?

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Depuis presque 10 ans, les marchés de génie écologique émergent et prennent une place de plus en plus grande dans les appels d’offres de travaux publics. C’est un signal fort pour les acteurs de l’aménagement et en particulier pour les constructeurs. Cette rétrospective fait donc œuvre utile en vue de la transition écologique des Travaux Publics.

L’impact du développement durable sur les marchés publics

Le développement durable est une partie intégrante à la règlementation de la commande publique, il joue un rôle moteur dans l’atteinte de l’objectif climat « Zero carbone en 2050 ». Pour agir en toute légalité sur notre territoire, il est important de connaître, appliquer et respecter ces règles qui régissent tous les marchés publics en France.
Des vocations économiques, sociales et environnementales sont impératives pour renforcer les chances de succès des candidats sur un marché public tout en contribuant à la politique de croissance verte de notre société.

Désormais le schéma de promotions des achats responsables doit être rendu public, ce dernier contribue à :
• L’intégration sociale et professionnelle de travailleurs handicapés/défavorisés
• Le caractère écologique
• La promotion d’une économie circulaire
• La prise en compte de l’impact carbone de la production (ainsi que la gestion des déchets émis lors de la fabrication) à la fin de vie d’un objet et son recyclage.

Depuis 2004 des directives européennes obligent les acteurs publics à être plus attentifs dans leurs demandes et prendre davantage en compte l’aspect environnemental et social dans les marchés publics.
Pour appliquer ces obligations, les acheteurs publics doivent exprimer leurs besoins en termes de développement durable, à travers plusieurs dispositifs :
• Dans la phase de besoin, en justifiant d’une consommation raisonnée
• Dans les critères d’attribution
• Dans les clauses d’exécution dudit marché
L’acheteur public peut également noter la qualité d’une offre au regard de sa performance sociale et environnementale.

Introduire le développement durable dans les travaux publics grâce au génie écologique

→ Le génie écologique économise les ressources naturelles

Les travaux réalisés dans certaines villes permettent une réelle économique financière ainsi qu’un recyclage conséquent de nos productions.
Par exemple la ville de Nantes a fait installer un nouveau réseau de distribution de chaleur provenant du recyclage de l’énergie générée lors de l’incinération des déchets. Ainsi la ville n’a pas recours à l’utilisation de ressources fossiles pour chauffer l’équivalent de 41 000 logements (logements collectifs, les piscines, les écoles ainsi que le CHU).
Chaque année la métropole Nantaise économise 86 000 barils de pétrole grâce au recyclage de cette énergie, mais elle représente également plusieurs autres avantages :

  • L’application du Grenelle Environnement : un réseau de chauffage urbain produit 20 % de moins de CO2 que l’équivalent en chaudières individuelles, et contribue donc activement à la lutte contre le réchauffement climatique.
  • La réduction des nuisances : un réseau urbain permet d’économiser des milliers de chaudières individuelles et de cheminées en ville. La centralisation de la production permet en outre de mieux contrôler les rejets et les effluents.
  • Valoriser les ressources locales : le bouquet énergétique (sources d’énergies utilisées par le réseau urbain) exploite de manière optimale les ressources locales : localisation d’Alcea à proximité du réseau de chaleur.
  • Utiliser au mieux les énergies renouvelables : grâce à leur dimension, les réseaux de chaleur sont un des principaux vecteurs d’utilisation des énergies renouvelables et de récupération.
    (source : usine-alcea.fr)

La gestion et la protection des ressources en eau sont également devenus des enjeux majeurs. Avec la multiplication des épisodes pluvieux dû au dérèglement climatique, nous devons prendre en considération la gestion des eaux pluviales dans tout projet.

  • Étude des contraintes des futurs zones d’implantation (dénivelé, capacité d’infiltration, tests de perméabilité)
  • Infrastructures en adéquation avec ces contraintes, permettant une gestion optimisée des eaux pluviales ainsi que des ouvrages de rétention (rétentions aériennes, enterrées, dispositifs d’infiltration)
  • Prise en compte de la loi sur l’eau en cas de projets susceptibles d’avoir une incidence sur les milieux aquatiques et les écosystèmes aquatiques soumis à autorisation dans le but de :
    • Améliorer les conditions d’accès à l’eau pour tous
    • Lutter contre les pollutions diffuses (des circuits d’eau potable, des zone humides d’intérêt particulier ZHIP et des zones d’érosion diffuse)
    • Reconquérir la qualité écologique des cours d’eau
    • Plus de transparence au fonctionnement du service public de l’eau
    • Rénover l’organisation de la pêche en eau douce

Ces dispositifs sont nécessaires pour anticiper tout risque de catastrophe naturelle tout en optimisant la gestion durable de la ressource et à la conciliation des différents usages de l’eau.

→ Le génie écologique favorise l’utilisation des énergies renouvelables

Nous voyons de plus en plus apparaître dans le paysage urbain, des équipements destinés à la production d’énergie renouvelables (panneaux photovoltaïque, éoliennes, systèmes hydrauliques, la géothermie, la cogénération biomasse, le solaire thermodynamique).
Les équipements urbains intègrent désormais ces dispositifs dans le but d’utiliser l’énergie qu’ils ont eux-mêmes collectés, c’est le cas certains systèmes d’éclairage public qui possèdent des panneaux solaires.

image de lampadaires à énergie solaire, pour intégrer les énergies renouvelables dans le génie écologique des travaux publics

→ La protection de la faune et de la flore

De plus en plus les travaux publics voient leur activité impactée par la préservation de l’environnement. De nombreux dispositifs voient le jour pour davantage accorder nos besoins d’infrastructures à la nécessite de protéger la faune et la flore.

Des études écologiques sont réalisées en amont d’un projet pour qu’un écologue détermine s’il y a des espèces animales ou végétales protégées sur le lieu de la future installation.
À la suite de cette étude, si une présence est avérée, des dispositifs doivent être intégrés au projet pour permettre une meilleure cohabitation homme-environnement comme :

  • Des écoponts au-dessus des routes pour permettre aux diverses espèces de passer d’un côté à en autre en limitant les risques de collision avec les véhicules passants
  • Des tunnels appelés « passages à faune » ou écoducs sous les routes pour permettre aux insectes, aux amphibiens et aux petits mammifères de traverser sans prendre de risques de collision
  • Si certaines espèces protégées sont présentes sur le site à exploiter (comme des amphibiens ou des oiseaux) il est impératif que le maître d’ouvrage adapte son planning projet au rythme de ces animaux qui ne doivent pas être déplacés durant les périodes de nidation et de reproduction. Il faut par la suite prévoir un plan de relocalisation pour ces espèces si cela est possible, si non il faudra adapter le projet aux zones protégées à conserver.

→ La lutte contre la pollution

renouvelables, développement de la mobilité douce, réduire la chaleur en ville grâce aux routes ou routes qui produisent de l’énergie)
Avec le progrès de la technologie, les infrastructures publics peuvent de plus en plus jouer un double rôle :

  • Remplir leur fonction première que de desservir les besoins de la population
  • Ainsi que réduire la pollution générée par cette dite population

Pour continuer à répondre à nos besoins qui grandissent d’année en année, nous devons développer nos infrastructures tant en termes de circulation que de consommation.
C’est pour ces raisons que nous développons des routes qui peuvent en mesure de récolter l’énergie des voitures roulants dessus et de la transformer en électricité pour alimenter le système d’éclairage ainsi que des bornes de recharge pour voitures électriques.
Ainsi ces routes peuvent fonctionner en circuit fermé et réduire drastiquement leur consommation électrique.

Les transports en commun fournissent également un effort écologique/économique avec des bus fonctionnant aux énergies renouvelables, les réseaux ferroviaires développés pour augmenter la portée des trajets ainsi que la récurrence et inciter les citadins à délaisser leur véhicule personnel.
Le gouvernement Français, à travers son plan de relance, a encouragé vivement les collectivités à développer les mobilités douces pour résorber les trous de la couche d’ozone provoqués par les gaz d’échappement.

De plus les routes peuvent avoir un rôle essentiel notamment dans les zones urbaines où la chaleur estivale provoque des pics de température lorsque les rayons du soleil viennent terminer leur course sur l’asphalte ou les bâtiments.
Les toitures et routes peintes apparaissent comme une solution idéale contre ces canicules qui font suffoquer les citadins. Il a été prouvé que la peinture blanche qui recouvre les toitures, permet de réduire la température de ces dernières et ainsi de préserver l’intérieur et ses occupants, de la chaleur extérieure.

À Los Angeles, certaines routes ont été repeintes en blanc et le constat est sans appel : cette couleur renvoie plus efficacement les rayons du soleil (40% contre 10% pour le bitume) et de ce fait à heure et température extérieure égale, deux routes dont une non peinte affichaient 6° d’écart (36°C pour une route peinte et 42° pour une route non-peinte, à 10h30, et 2° en moins dans l’air ambiant).

Exemple de projet : une expérience (éphémère) similaire a eu lieu dans le 13e arrondissement de Paris où les rues ont été peintes en blanc pour lutter contre les chaleurs extrêmes et les façades en vert (pour le design). Il s’avère que les habitants ont ressenti une fraîcheur avérée en pénétrant dans cette zone.

image d'une rue avec une route et son trottoir peinent en blanc pour favoriser les îlots de fraîcheur en ville

Idée imaginée par l’agence Dare.Win avec Pavillon noir, du 11 au 14 juillet 2019
Tous ces éléments précédemment évoqués sont une preuve de plus que les travaux publics ont un rôle majeur à jour dans notre passage à la transition énergétique et qu’il ne faut pas négliger l’impact qu’ils peuvent avoir sur le développement durable.

illustration et bouton de téléchargement de notre livre blanc sur le génie écologique

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