Comment le circuit court s’est imposé dans les marchés publics alimentaires ?
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Dans un contexte économique et écologique particulier, le secteur de l’agroalimentaire se retrouve bouleversé par les habitudes des consommateurs qui se mettent à changer.
De plus, des lois sortent à la chaîne pour intégrer dans l’écologie au cœur appels d’offres émis par les acheteurs publics qui doivent donner l’exemple en favorisant le circuit court dans leurs demandes.
Le circuit court, une alternative privilégiée dans les nouvelles habitudes alimentaires des françaises et français
En moins de 10 ans, le tonnage de fruits et légumes issus du circuits courts a été multiplié par deux ! En 2020 plus de 400 000 tonnes provenaient du circuit court, ce mode d’achat qui permet aux agriculteurs d’avoir une meilleure rémunération du fait qu’il n’y ait qu’un seul interlocuteur entre le producteur et le client.
Cette alternative est du pain béni pour les agriculteurs qui parfois, rencontrent des difficultés à travailler avec les grandes surfaces en raison de marges parfois trop élevées. Le prix des fruits et légumes sont alors trop élevé pour le consommateur, pour redevenir attrayant c’est le bénéfice de l’agriculteur qui peut être revu à la baisse. Ce dernier éprouve alors des difficultés à rentrer dans leurs frais.
La crise sanitaire et les difficultés d’approvisionnement ont été alors un véritable premier élan pour pousser les consommateurs à se rendre dans les structures de circuits courts.
La conscience environnementale a également été un levier important pour permettre le développement de ces regroupements d’agriculteurs permettant d’approvisionner les ménages en émettant moins de carbone que les GMS (grandes et moyennes surfaces).
Néanmoins, selon une étude de Kantar en 2021, les grandes surfaces restent dominantes puisqu’elles représentent plus de 65% du volume d’achat de fruits et légumes en France. Ces dernières ont également aperçu ces nouveaux comportements d’achat de la part de leurs consommateurs plus désireux de favoriser le circuit court et les agriculteurs locaux.
En effet, les super et hypermarchés peuvent faire venir leurs marchandises d’autres pays et sont amenés à les faire passer par des chambres froides pour prolonger leur durée de vie jusqu’au moment de l’achat en magasin.
Désormais, pour répondre aux envies de leurs consommateurs, les GMS mettent davantage en avant les produits issus de producteurs locaux à travers des alliances locales qu’ils mettent en avant sur leurs étalages. Il n’est pas rare d’apercevoir des logos « alliances locales » et des photographies d’agriculteurs au-dessus des denrées Françaises.
Ces changements se traduisent également dans les marchés publics agroalimentaires puisque le local peut également faire parti des critères d’attribution des acheteurs publics.
Il est désormais plus que nécessaire d’ajuster votre veille de ces appels d’offres pour cibler les marchés que vous serez le plus à même de remporter de par votre implantation géographique.
Les producteurs locaux, désormais une évidence pour les acheteurs publics
Ces dernières années, plusieurs lois sont venues renforcer la volonté de favoriser les producteurs locaux, notamment dans les marchés publics agroalimentaires.
Pour commencer, la loi Eglim 2 entrée en vigueur le 1er janvier 2022 a été révisée et actualisée notamment pour augmenter à 50% la part de produits bio et locaux dans les repas proposés par la restauration collective.
À travers cela, la loi souhaite développer mais surtout soutenir les filières locales bien moins énergivore de par la simplification logistique pour acheminer les denrées aux établissements.
Pour en savoir plus, téléchargez notre décryptage de la loi Egalim 2 :
De plus, la loi climat et résilience qui a pour objectif de diminuer drastiquement l’impact carbone en France, mise également la carte du bio et du local en obligeant les établissements scolaires et universitaires à proposer au moins un repas végétarien par semaine.
La combinaison « réduction de la consommation de viande » et « consommation de proximité » est un combo gagnant pour les acheteurs publics !
Pour couronner le tout, le climat tendu avec la Russie vient impacter directement la commande publique puisque depuis le début de l’année, le Conseil Européen demande à tous les acheteurs publics de ne plus confier leurs marchés avec des entreprises russes s’ils sont supérieurs aux seuils européens. Découle également de ce conflit, des difficultés d’approvisionnement en denrées alimentaires comme le maïs, le blé, l’huile de colza et de tournesol puisque l’Ukraine est l’un des pays principaux pays exportateur.
La France est alors dans l’obligation de se tourner vers ses propres ressources, ce qui accentue davantage le besoin de faire appel au circuit court.
Dans un contexte de crise à la fois environnementale et géopolitique, l’intérêt des consommateurs pour des produits issus du circuit court s’est renforcé ces dernières années.
Les acheteurs publics suivent cette tendance pour le plus grand plaisir de nos agriculteurs.
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