L’érosion côtière pour les collectivités publiques : quels coûts et conséquences ?
L’érosion côtière prend des proportions inquiétantes sur le territoire français. Aujourd’hui, 20% du littoral français est impacté par ce phénomène naturel. Ce défi majeur pour les collectivités est devenu primordial pour le gouvernement français.
Sommaire
Les répercussions de l’érosion côtière pour les collectivités publiques
Les sinistres immobiliers
Selon les projections de Cerema dans leur récente étude (2024), le recul du trait de côte entraînera des conséquences dévastatrices sur le foncier du littoral. Outre la perte financière de l’immobilier qui est une conséquence inévitable face à ce phénomène, de nombreux bâtiments seront touchés par l’avancement de l’érosion.
Ainsi, le scénario sur le court terme à 2028 prévoit une menace pour 1046 résidences et bâtiments commerciaux. À cette échéance, les événements climatiques auxquelles les structures sont exposées causeront davantage de conséquences. Ces événements peuvent être des tempêtes, des éboulements de terrain ou autres phénomènes littoraux. Les 1046 bâtiments ne vont pas disparaître selon le Cerema mais sont actuellement dans des zones instables ou en recul.
Puis, le second scénario projeté à 2050 concerne 5200 logements et 1400 locaux d’activités. Enfin, la projection à 2100 est estimée à 450 000 logements, 55 000 locaux d’activité et 10 000 bâtiments publics.
Ce dernier scénario repose sur l’inaction des acteurs face à ce phénomène et l’élévation du niveau de la mer. Une situation qui n’aura vraisemblablement pas les projections estimées par le Cerema comme l’indique le directeur.
« C’est évidemment un scénario qui nous incite à agir sans attendre pour éviter, à 2100 de cumuler le coût à la fois des dégâts et le coût des reconstructions «
Sébastien DUPRAY – directeur de la Direction technique Risques, Eaux, Mer du Cerema
Vous souhaitez en connaître davantage sur les aléas climatiques dans la commande publique ? Vecteur Plus en partenariat avec la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) propose une étude complète à ce sujet.
Les coûts de prévention, de réparation et de maintenance
Si le coût de réparation des détériorations immobilières est important, les investissements prévus par les collectivités publiques pour les prévenir et y faire face sont tout aussi onéreuses. En effet, pour prévenir ce phénomène, les collectivités investissent massivement dans des mesures de protection. Ces systèmes de protections peuvent être :
- Construction de digues
- Construction de murs de soutènement
- Système de drainage
- Intégration de brise-lames en mer
- Enrochement
- Réensablement
- Et davantage de méthodes
Mais, toutes ces infrastructures sont coûteuses à construire et à mettre en place. De plus, elles nécessitent un entretien régulier afin de garantir leur efficacité. Malgré toutes ces mesures de protection, les infrastructures côtières subissent des dommages qui doivent être réparés. Cette maintenance comprend la réparation des digues endommagées, le renforcement des structures existantes et le remplacement des matériaux usés.
Tous ces coûts liés à la maintenance ajoutés aux coûts de construction sont une dépense non-négligeable pour les collectivités publiques. Ainsi, afin de lutter contre l’érosion côtière pour les collectivités publiques, le gouvernement a mis en place des actions.
Stratégies de gestion et de financement pour les collectivités publiques
Le risque d’érosion du littoral ne fait pas partie des risques assurables dans le cadre des catastrophes naturelles. Aussi, pour soutenir les collectivités, l’état leur recommande d’utiliser le Fonds vert, dispositif effectif depuis janvier 2023. Au sein de cette aide gouvernementale, le recul du trait de côte est une justification pour le financement de projet. Renouvelée à 2 milliards d’euros en 2024, cette aide permettra de financer des projets pour lutter contre l’érosion côtière.
Ensuite pour mieux gérer cette situation, le gouvernement a instauré des mesures dans la loi Climat et Résilience pour l’érosion. Premièrement, elle autorise les collectivités à élaborer des stratégies locales donc être davantage autonomes dans les décisions. Dans un second temps, les schémas de cohérence territoriale (Scot) et les plans locaux d’urbanisme (PLU) devront aussi prendre en compte ce phénomène. Enfin, cette loi a créé un droit de préemption prioritaire au recul du trait de côte.
D’autres solutions de financements seront possibles pour permettre aux collectivités de lutter contre l’érosion côtière comme la taxe pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi). Bien que cette taxe soit facultative, c’est une aide financière à laquelle certaines collectivités sont éligibles.
Enfin, récemment le ministre Christophe Béchu a annoncé la création d’un fonds d’adaptation pour lutter entre autre contre l’érosion du trait de côte.
« Il faut qu’on transforme le fonds Barnier en fonds d’adaptation pour être capable de mieux tenir compte de l’ampleur des dégâts et de la facture »
Christophe Béchu – Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France
La transformation du fonds Barnier en fonds d’adaptation sera annoncée durant la présentation du troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). Des nouvelles dispositions en France pour lutter contre les conséquences du réchauffement climatique comme par exemple l’érosion côtière.
Contribution des acteurs économiques à la lutte contre l’érosion côtière
L’érosion côtière pour les collectivités publiques présente de nouvelles opportunités pour les entreprises. Ces opportunités englobent le développement de nouvelles technologies de protection côtière, la conception de systèmes de surveillance et de prévention de l’érosion, et la mise en œuvre de projets de restauration.
Que vous soyez dans
- Le BTP
- L’architecture
- Le génie civil
- Une start-up innovante
- Un bureau d’études
Les collectivités publiques lancent régulièrement des appels à projets et appels d’offres pour trouver des solutions novatrices à l’érosion côtière. Ces appels à projets offrent aux entreprises la possibilité de proposer des idées et des technologies qui peuvent être financées et mises en œuvre pour protéger les côtes.
Par exemple, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a récemment lancé un appel à projets nommé « Des solutions fondées sur la nature pour adapter les territoires côtiers à l’érosion ».
En participant à ces initiatives, les acteurs économiques peuvent non seulement contribuer à la protection de l’environnement, mais aussi bénéficier de nouvelles opportunités de marché et renforcer leur position dans le secteur.
Chez Vecteur Plus, nous mettons à votre disposition des outils afin de détecter ces appels à projets pour développer votre activité. En plus du sourcing, vous pouvez bénéficier d’un suivi par l’un de nos experts métiers pour réussir sur les marchés publics.
Vous souhaitez visualiser les bénéfices que peuvent apporter les solutions Vecteur Plus ? Demandez une démonstration avec l’un de nos experts métiers !
Vous serez également intéressé
Écoquartier : quels sont les prérequis pour une bonne conception ?
Comment réussir votre étude de marché et éviter les pièges ?
L’écoquartier, la star des appels d’offres de la ville durable
Vous avez envie d’être informé lors de la publication de nouvelles ressources ?
Vecteur Plus vous propose de nouvelles ressources régulièrement et produit une newsletter mensuelle qui regroupe l’ensemble des nouveaux sujets abordés.